Nordhausen (allemagne) – Wernigerode – Wolfenbüttel – Lachendorf – Klein bengerstorf (allemagne)
En jetant un œil sur la carte, on peut estimer que je me trouve dans le nord de l’Allemagne mais pour moi, il commence vraiment après la forêt du Harz, le dernier dénivelé avant la plaine germano-polonaise.
Je connais bien la région pour l’avoir explorée à pied il y a quelques années mais j’ai été surpris par les pourcentages des montées. Ce n’est certes pas très long mais c’est raide. Et surtout beau. Ça fait plaisir du revoir du vert après les jours précédents passés au milieu des champs.
Mais autant la journée sur le vélo a été belle, autant la soirée passée en compagne de Regina et sa famille a été magnifique. J’ai été accueilli comme un membre de la famille, ce n’est pas tous les jours que cela arrive.
il y a 30 ans, c’était fermé à double tour : ex-frontière entre les 2 Allemagnes
un peu plus loin, encore le passage entre les 2 Allemagnes. Les barbelés ont disparu.
Pilze, Pilze (champignons) dans le Harz demain, 3 octobre, 25 ans de réunification allemande Wernigerode Wernigerode sous le soleil
J’ai tenu à rester le plus longtemps possible à Wernigerode et je dois dire que ça a été difficile de partir. Je serais bien resté quelques jours de plus tant l’échange a été intense. Il m’a bien fallu toute l’étape pour « digérer » ce que j’ai vécu en quelques heures. Ça peut paraître étrange et assez invraisemblable vu de l’extérieur mais j’ai laissé des amis. Je ne peux qu’espérer que les roues de mon vélo me reconduiront vers cette belle région de l’Allemagne.
Tout comme un symbole, j’ai franchi une fois de plus la frontière entre les 2 Allemagnes, le jour de l’unification allemande. Il y a 3 ans à Berlin, j’avais été déçu que ce jour n’est pas fêté par les Allemands mais j’en connais maintenant la raison. Le mur de Berlin est tombé le 9 novembre, mais le 9 novembre est aussi un jour maudit à plusieurs reprises dans l’histoire de l’Allemagne. Il était donc impensable de choisir ce jour comme fête nationale. D’ailleurs, beaucoup ne savent pas pourquoi le 3 octobre est un jour férié !
Arrivé à Wolfenbüttel, j’ai fait un petit tour dans la vieille ville et me suis vite retrouvé invité à boire une bière par un groupe d’amis. Ils ont tellement été estomaqués par mon « aventure » qu’ils ont décidé d’y « participer » en me donnant 20€ ! Assez invraisemblable. Comme quoi il n’y a pas que dans les Balkans que les gens sont généreux, bien que sous une autre forme !
Et pour compléter cette journée, j’ai reçu un accueil warmshower 5 étoiles chez Torsten. Que d’émotions positives aujourd’hui.
réédition du 3 octobre 1990 du journal local Regina, Armin et leur fille et un jeune couple Estonien russophone pommes gratuites à volonté les seuls drapeaux vus aujourd’hui la bande d’amis de Wolffenbüttel
Torsten m’avait fait comprendre hier soir que j’étais invité à rester au moins un jour de plus afin que je puisse rencontrer sa compagne Anke, qui s’était fortement réjouie de ma venue mais qui avait des obligations. J’ai donc laissé le vélo de côté, c’est dimanche (!).
Et quand des « warmshowers » passent du temps ensemble, ça débouche souvent sur une amitié sincère et réelle. Quel magnifique réseau …
dans les rues de Wolfenbüttel on fête l’excellente récolte de pommes
et je me régale
Je serais bien resté là aussi quelques jours de plus mais il me faut être à Copenhague dans 2 semaines et ce n’est pas le vent qui va me porter là-bas ! Je suis maintenant en plein dans la plaine germano-polonaise, c’est plat mais pas aussi monotone qu’on pourrait le penser.
Une journée le vent a soufflé dans la bonne direction et le lendemain, il était plutôt de côté. Ces derniers temps je suis assez chanceux avec Eole, il n’a pas la fâcheuse idée de me rendre les étapes plus difficiles !
la brique est le matériel de base des maisons dans le nord Celle
Fin juin dernier, à la frontière bulgaro-roumanaise, j’avais rencontré un couple de motards allemands, Erika et Helmut, on avait discuté en attendant que le bac permettant de traverser le Danube reprenne son service (pause-sieste entre 11h et 15h). Ils m’avaient dits que j’étais le bienvenu ! Ce n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd !! Donc, encore une très belle rencontre, d’autant plus intéressante car Helmut était militaire de carrière dans l’ex-RDA. L’occasion d’en apprendre encore plus les dernières semaines du régime communiste.
Durant ces 5 jours me menant vers le nord de l’Allemagne, j’ai fait des rencontres extraordinaires. Je suis toujours très reconnaissant envers mes hôtes car ils ne s’imaginent pas à quel point ils rendent cette vie nomade extraordinaire.
Susanne et Peter, encore très jeunes dans leur tête les patates, c’est le début de la saison l’excellente idée du jour : prendre un raccourci. résultat : poussage de vélo Erika et Helmut ont laissé les motos au garage pour venir me retrouver sur les bords de l’Elbe !
fin juin dernier sur le Danube, entre Bulgarie et Roumanie
Chapeau l’Artiste pour toutes ces rencontres !
Ne me dis pas que tu n’y es pour rien car il est évident que c’est toi qui les provoques par tes rencontres antérieures, par ta gentillesse et par celle de tes hôtes. Tu te fabriques depuis maintenant trois ans et demi un réseau d’amis que tu retrouves sur les routes d’Europe mais aussi sur ton blog où les rencontres plus nombreuses que tu ne le crois sont souvent muettes et sans échos.
Continue ton merveilleux voyage qui donne du sens à ta vie mais aussi, d’une manière différente, à celle de tes suiveurs !
Amicales pensées
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Merci Jean-Luc pour ce message qui fait chaud au coeur. Peut-être que je rencontres les bonnes personnes simplement parce que je suis ouvert et que j’arrive à communiquer mon bonheur. Je ne sais pas. Une fois une personne qui m’avait invitée spontanément m’avait dit que « irradiait de bonheur », et qu’il l’avait ressenti dès les premiers moments de la rencontre (je lui avais demandé de l’eau pour le bivouac). Va savoir .. !!
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Que de portes et de sourires s’ouvrent sur ton passage dans ce pays. Quelle chance et quels échanges ! Les retranscris-tu de manière plus précise sur un autre support que celui-ci, en as-tu l’envie, le temps ?
Bonne route en direction de Copenhague
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Bonjour Francis, tu l’as sans doute remarqué, je me suis emmêlé les pinceaux avec la publication des articles !
Malheureusement non, je n’ai pas de petits cahiers où je pourrais noter tout ce qui m’arrive durant une journée. L’envie est parfois présente mais surtout je n’ai pas le temps. Assez paradoxal pour quelqu’un qui a justement le temps !! Ces rencontres sont aussi dévoreuses d’énergie, autant que les kilomètres de la journée, voire plus. Mais en contrepartie elles enrichissent ma vie d’une manière incroyable, je ne veux donc pas faire une croix dessus. Ces rencontres sont si fortes que j’arrive à me souvenir de pratiquement chacune d’entre elles. Je n’ai pas la mémoire des noms mais celle des rencontres, oui !
De plus mon sommeil est très profond et peu d’heures suffisent pour être de nouveau d’attaque le lendemain matin.
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